
La simulation de prêt immobilier constitue une étape essentielle dans tout projet d’acquisition. En 2025, avec des taux d’intérêt qui se stabilisent autour de 2,70% sur 10 ans, 2,90% sur 20 ans, et 3,20% sur 25 ans pour les beaux dossiers, il est plus important que jamais d’affiner vos calculs pour obtenir une vision réaliste de votre futur engagement financier.
Pourtant, de nombreux emprunteurs négligent l’impact de l’assurance emprunteur dans leurs estimations préliminaires. Cette assurance, obligatoire pour tout crédit immobilier, peut représenter jusqu’à 30% du coût total du crédit.
L’intégrer dès la phase de simulation vous permet d’anticiper avec précision vos mensualités réelles et d’optimiser votre capacité d’emprunt. Découvrons ensemble comment réaliser une simulation complète intégrant tous les paramètres de l’assurance.
L’importance de l’assurance emprunteur dans le coût global
Un élément souvent sous-estimé
L’assurance emprunteur représente une part significative du coût total d’un crédit immobilier, pouvant atteindre jusqu’à un tiers du coût global pour certains profils. Pourtant, de nombreux emprunteurs ont tendance à la négliger lors de leurs premières estimations, se concentrant principalement sur le taux d’intérêt nominal.
Il faut savoir que le coût de cette assurance varie considérablement selon votre âge, votre état de santé, votre profession, mais aussi selon le montant et la durée de votre emprunt. En 2025, les taux d’assurance moyens oscillent entre 0,10% et 0,60% du capital emprunté selon les profils, ce qui peut représenter une différence significative sur la durée totale du prêt.
Par exemple, pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans, une différence de taux d’assurance de 0,20% représente un écart de plus de 8 000 € sur la durée totale du crédit. Ce montant considérable justifie pleinement d’intégrer cet élément dès vos premières simulations.
Le poids réel dans la mensualité
La mensualité globale d’un prêt immobilier se compose de trois éléments principaux : le capital remboursé, les intérêts et l’assurance emprunteur. Cette dernière est généralement calculée sur le capital initial emprunté, ce qui signifie que son montant reste constant tout au long du prêt, contrairement à la part des intérêts qui diminue progressivement.
L’assurance emprunteur constitue une part croissante de votre mensualité au fil du temps. Cela est directement lié à l’évolution de la répartition entre capital, intérêts et assurance.
Par exemple, pour un emprunt de 250 000 € sur 25 ans avec un taux d’intérêt de 3,90% et une assurance fixée à 0,35%, la mensualité totale s’élève à environ 1 465 €, répartie entre 1 290 € pour le remboursement du capital et des intérêts, et 175 € pour l’assurance.
Cela illustre clairement comment l’assurance emprunteur est intégrée dans le coût global du prêt.
Au début du prêt, l’assurance représente environ 12% de la mensualité totale. Cependant, cette proportion augmente progressivement pour atteindre plus de 25% en fin de prêt. Cette évolution s’explique par le fait que la part des intérêts diminue au fil des années, tandis que celle de l’assurance reste constante, ce qui modifie la structure globale des mensualités.
Les composantes de l’assurance emprunteur à intégrer
Les garanties obligatoires et optionnelles
Pour réaliser une simulation précise, il est essentiel de comprendre les différentes garanties que peut inclure une assurance emprunteur. Ces garanties déterminent non seulement le niveau de protection dont vous bénéficiez, mais aussi le coût global de votre assurance.
Les garanties obligatoires exigées par les banques en 2025 comprennent généralement la garantie décès, qui rembourse le capital restant dû en cas de décès de l’emprunteur, et la garantie PTIA (Perte Totale et Irréversible d’Autonomie), qui fonctionne de la même manière en cas d’invalidité grave.
Ces garanties sont essentielles pour protéger les prêteurs et les emprunteurs contre les risques liés à la perte de capacité de remboursement.
En outre, d’autres garanties peuvent être ajoutées, impactant directement le coût de l’assurance, notamment la garantie IPT (Invalidité Permanente Totale), la garantie IPP (Invalidité Permanente Partielle) et la garantie ITT (Incapacité Temporaire de Travail).
L’inclusion de ces garanties complémentaires peut faire varier le taux d’assurance de plus de 0,20%, ce qui représente une différence significative sur la durée totale du prêt.
La quotité d’assurance et son impact
La quotité d’assurance correspond au pourcentage du capital emprunté qui sera couvert par l’assurance. Cette notion est particulièrement importante lorsque plusieurs personnes s’engagent conjointement pour un même prêt.
Dans le cas d’un couple, plusieurs configurations sont possibles :
- chaque emprunteur peut être assuré à 100%, ce qui signifie une couverture totale de 200% ;
- chaque emprunteur peut être assuré à 50%, pour une couverture totale de 100% ;
- les quotités peuvent être réparties différemment (par exemple 70%/30%) en fonction des revenus de chacun.
Le choix de la quotité a un impact direct sur le coût de l’assurance. À titre indicatif, pour un prêt de 300 000 € sur 25 ans avec un taux d’assurance de 0,35%, une quotité de 100% pour chaque emprunteur entraînera un coût mensuel d’assurance de 175 € par personne, soit 350 € au total. En revanche, avec une quotité de 50% chacun, ce coût sera de 87,50 € par personne, soit 175 € au total.
Comment intégrer l’assurance dans votre simulation ?

Les outils en ligne et leurs limites
De nombreux simulateurs en ligne permettent d’estimer le coût d’un prêt immobilier en incluant l’assurance emprunteur. Ces outils offrent une première approche pratique et rapide pour évaluer votre capacité d’emprunt et vos futures mensualités.
Cela étant dit, il est important de noter que ces simulateurs présentent certaines limites :
- ils utilisent généralement des taux d’assurance moyens qui peuvent différer significativement des taux qui vous seront réellement proposés ;
- ils ne prennent pas toujours en compte toutes les spécificités de votre profil (profession à risque, antécédents médicaux, etc.) ;
- ils n’intègrent pas systématiquement les options de délégation d’assurance qui pourraient réduire considérablement votre coût.
Pour obtenir une simulation plus précise, il est recommandé de compléter cette première approche par une consultation auprès d’un courtier en crédit ou d’un conseiller bancaire.
La méthode de calcul détaillée
Pour réaliser une simulation complète intégrant l’assurance emprunteur, voici la méthode à suivre :
- Calculez d’abord votre mensualité de crédit (capital + intérêts) à l’aide de la formule classique ou d’un simulateur en ligne.
- Estimez ensuite le coût mensuel de votre assurance en multipliant le capital emprunté par le taux d’assurance annuel, puis en divisant par 12.
- Additionnez ces deux montants pour obtenir votre mensualité totale.
- Calculez enfin le coût total de votre crédit en multipliant la mensualité totale par le nombre de mois, puis en soustrayant le capital emprunté.
Par exemple, pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans à 3,82% avec une assurance à 0,35% :
- Mensualité (capital + intérêts) : environ 1 195 €.
- Coût mensuel de l’assurance : 200 000 € × 0,35% ÷ 12 = 58,33 €.
- Mensualité totale : 1 195 € + 58,33 € = 1 253,33 €.
- Coût total du crédit : (1 253,33 € × 240) – 200 000 € = 100 799 €.
Cette approche vous permet d’avoir une vision précise et réaliste de votre engagement financier global.
Les stratégies pour optimiser le coût de l’assurance
La délégation d’assurance : un levier d’économie majeur
La loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022 et toujours applicable en 2025, a considérablement renforcé le droit à la délégation d’assurance emprunteur. Cette loi vous permet de choisir librement votre assureur, et ce à tout moment de la vie du prêt, sans frais ni pénalités.
Cette possibilité représente un levier d’économie majeur qu’il convient d’intégrer dans votre simulation. En effet, les contrats d’assurance externes peuvent proposer des tarifs jusqu’à 60% moins chers que les contrats groupe des banques, particulièrement pour les profils jeunes et en bonne santé.
De plus, la délégation d’assurance permet de bénéficier d’une couverture plus adaptée à votre situation personnelle et professionnelle. Certaines professions à risque ou certains problèmes de santé peuvent entraîner des surprimes importantes avec les contrats groupe bancaires, alors que des assureurs spécialisés proposent des solutions plus avantageuses.
Il est important de noter que les assurances groupe sont généralement calculées sur le capital d’origine, tandis que les délégations d’assurance peuvent être calculées sur le capital restant dû, ce qui peut entraîner une différence significative dans le coût total de l’assurance.
L’adaptation de la couverture à votre profil
Une autre stratégie pour optimiser le coût de votre assurance consiste à adapter précisément les garanties à votre situation personnelle.
Par exemple, si vous exercez une profession libérale, il peut être judicieux de renforcer votre garantie incapacité de travail, quitte à réduire d’autres garanties moins importantes pour votre situation. À l’inverse, si vous êtes fonctionnaire avec une sécurité d’emploi élevée, vous pourriez opter pour des garanties moins étendues en matière d’incapacité temporaire.
En outre, il est souvent pertinent pour un couple d’opter pour des quotités asymétriques en fonction des revenus de chacun. Par exemple, si l’un des emprunteurs génère 70% des revenus du foyer, une répartition des quotités à 70%/30% peut permettre d’optimiser la couverture tout en maîtrisant le coût global de l’assurance.
Intégrer l’assurance dans une simulation globale
Combiner avec les dispositifs d’aide à l’accession
En 2025, plusieurs dispositifs d’aide à l’accession peuvent être combinés avec votre prêt immobilier principal, impactant potentiellement le coût global de votre assurance.
Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) fait partie de ces dispositifs. Comme l’indique le site du Ministère de l’Économie, ce prêt sans intérêts a été considérablement élargi depuis le 1er avril 2025. Il est « désormais étendu à tous les logements neufs sur l’ensemble du territoire français jusqu’au 31 décembre 2027″ et peut représenter jusqu’à 40% du coût total de l’opération dans certaines zones.
Ce prêt complémentaire nécessite également une assurance emprunteur, mais son coût est généralement moins élevé du fait de l’absence d’intérêts. Il convient donc d’intégrer cet élément dans votre simulation globale pour obtenir une vision précise de votre engagement financier total.
Le rôle du courtier dans l’optimisation globale
Face à la complexité des calculs et des options disponibles, le recours à un courtier en crédit immobilier peut s’avérer particulièrement judicieux en 2025.
Le courtier dispose d’une vision globale du marché et peut vous aider à :
- comparer les offres de prêt et d’assurance de multiples établissements ;
- négocier des conditions avantageuses, tant sur le taux du crédit que sur celui de l’assurance ;
- optimiser la structure globale de votre financement, en combinant judicieusement les différents dispositifs disponibles.
En dépit du fait que les services d’un courtier représentent un coût supplémentaire, l’économie réalisée grâce à son expertise dépasse largement ses honoraires, particulièrement pour les montants empruntés importants ou les profils atypiques.
De plus, le courtier peut vous aider à anticiper les évolutions futures de votre situation personnelle et professionnelle, et à les intégrer dans votre stratégie de financement global.
Les erreurs à éviter lors de votre simulation

Ne pas se limiter au taux nominal
L’erreur la plus courante consiste à se focaliser uniquement sur le taux d’intérêt nominal proposé par la banque, en négligeant l’impact de l’assurance et des frais annexes sur le coût total du crédit.
Pour éviter ce piège, il est essentiel de raisonner en termes de Taux Annuel Effectif Global (TAEG), qui intègre l’ensemble des coûts du crédit, y compris l’assurance. Ce taux, obligatoirement mentionné dans toute offre de prêt, permet une comparaison objective entre différentes propositions.
À titre d’exemple, un prêt à 3,70% avec une assurance à 0,40% peut s’avérer plus coûteux qu’un prêt à 3,85% avec une assurance à 0,20%, malgré un taux nominal plus attractif en apparence.
Négliger l’évolution de sa situation personnelle
Une autre erreur fréquente consiste à ne pas anticiper les évolutions futures de sa situation personnelle et professionnelle dans la simulation.
En effet, l’assurance emprunteur est généralement souscrite pour toute la durée du prêt, qui peut s’étendre sur 20 ou 25 ans. Durant cette période, votre situation peut considérablement évoluer : changement de profession, arrivée d’enfants, départ à la retrait.
Il est donc judicieux d’intégrer ces évolutions prévisibles dans votre simulation, et de privilégier des contrats d’assurance offrant une certaine flexibilité. Par exemple, certains contrats proposent des garanties adaptées à l’évolution de votre carrière, ou des options de révision périodique des conditions.
En conclusion, intégrer l’assurance emprunteur dans votre simulation de prêt immobilier est essentiel pour obtenir une vision réaliste de votre engagement financier global. Cette démarche vous permet non seulement d’évaluer précisément votre capacité d’emprunt, mais aussi d’identifier les leviers d’optimisation pour réduire le coût total de votre crédit.
En 2025, avec la stabilisation des taux d’intérêt et l’élargissement des dispositifs d’aide comme le PTZ, une approche globale intégrant tous les paramètres du financement, y compris l’assurance, s’avère plus pertinente que jamais pour concrétiser votre projet immobilier dans les meilleures conditions.